GEO MAGAZINE – PRISMA MEDIA
Les voyages de Corto, Un aventurier à travers le monde: l’equipe GEO nous accompagne sur les routes de Corto Maltese, le sourire en coin et l’œil qui frise, témoins de notre temps et des beautés du monde.
«Dieu seul sait que c’est moche de vivre dans un monde sans aventure, sans fantaisie, sans joie.» La phrase n’est pas de Corto Maltese, mais de son ami Raspoutine. Elle aurait pourtant bien pu être prononcée par le marin gentilhomme, lui qui, avec son allure de gentleman et ses sourires de mauvais garçon, cultive l’art du voyage, de la découverte et de l’audace. Pas de contraintes, pas d’aliénation pour cet Ulysse moderne en perpétuelle quête de l’inconnu. Voici le portrait de cet antihéros devenu une légende.
1967, les premières planches de La Ballade de la mer salée sont publiées et révolutionnent la bande dessinée : une œuvre littéraire dessinée est née. Dense, poétique, très référencé, l’album est ambitieux. On voit émerger au !l des pages ce qui deviendra un genre à part entière : le roman graphique au long cours. Ce roman dessiné, donc, introduit un antihéros comme on n’en a jamais vu. Ligoté à un radeau de fortune, ballotté par les « ots au gré des vents et des courants, seul, abandonné par son équipage, Corto Maltese, marin au service d’un mystérieux pirate, fait une entrée qui annonce la couleur : voyages soumis aux caprices des événements, solitude, ésotérisme et ironie seront au programme de cette série.
Hugo Pratt a fait naître son personnage fétiche en 1887, ce qui fera de Corto Maltese un témoin privilégié des soubresauts de l’histoire du début du XX siècle, entre Grande Guerre, Années folles et folies colonialistes. Bourlingueur infatigable, Corto nous fait voyager depuis presque )à ans à travers le monde, en nous faisant découvrir, des îles du Paci!que à l’Alaska, les plus beaux paysages du monde. Mais c’est dans les voyages intimes, aux frontières du réel, des mythes et des légendes, que les aventures de Corto prennent toute leur ampleur.
Héros immortel s’il en est, Corto mène, depuis maintenant , albums, une deuxième vie avec les talentueux Juan Díaz Canales et Rubén Pellejero (voir le dossier spécial et la surprenante, mais non moins brillante, transposition de Corto au &&-e siècle, initiée par Martin Quenehen et Bastien Vivès. C’est avec un plaisir toujours renouvelé que nous continuons à voyager en compagnie de Corto Maltese, le sourire en coin et l’œil qui frise, témoins de notre temps et des beautés du monde.
L’équipe GEO