Mandchourie, 1905. la guerre russo-japonaise vit ses dernières heures. C’est là, entre les bordels de la ville chinoise de Moukden et la ligne de front où résonnent encore sporadiquement les coups de feu des derniers francs-tireurs, que se noue une étrange amitié entre deux personnages d’exception : Raspoutine.

Le sibérien amoral et exalté et Corto, le jeune marin maltais féru d’arts martiaux, présentés l’un à l’autre par l’écrivain journaliste américain Jack London. Voilà, dans la chronologie personnelle de Corto, la toute première apparition du personnage sur la scène du grand théâtre épique orchestré par Hugo Pratt.

À l’époque, il est trop jeune pour comprendre l’importance que les deux auront dans sa vie, mais comme il le reconnaît lui-même au début « aujourd’hui je peux vous raconter deux ou trois choses que je n’avais pas encore comprises ».

Aventure, intelligence et élégance sur fond d’Histoire en marche : toute la saveur inimitable de la saga du « gentilhomme de fortune » s’y déploie avec une belle générosité, sans que le passage des années n’altère en rien sa puissance d’évocation.